Sciences Claires - Nikita V Assistant et Doctorant

Interview flash : Nikita V., Assistant et doctorant


Interview flash : Nikita V., Assistant et doctorant

Par Mathieu C


Article mis en ligne le 21/03/14
Dernière mise à jour le 21 mars 2014 à 22h50
Copyright et licence

Diplômé en informatique de l'Université Libre de Bruxelles, Nikita V. revient avec nous sur son parcours et sur ses choix ...



Formation

Université Libre de Bruxelles

 

  • 2006-2009 : Bachelier en informatique
Université Libre de Bruxelles
  • 2009-2011 : Master en Informatique
Université Libre de Bruxelles
  • 2011-Maintenant : Doctorat en informatique
Université Libre de Bruxelles



Au sujet de tes Ă©tudes en informatique


Mathieu : Quelle a été ta spécialisation en Master ?

Nikita : Je me suis spécialisé en Critical Systems Design, une branche de l'informatique qui étudie des systèmes embarqués ou embedded systems en anglais (par exemple : téléphones portables, systèmes de sécurités pour voitures, trains, avions, ascenseurs, …).

J’ai donc eu des cours d’électronique, de vérification formelle (qui permet de s’assurer qu’un processus va effectivement fonctionner, ce qui est évidemment fondamental, par exemple dans le cas d’un avion...), de sécurité (cryptographie, …) et de gestion de ressources partagées.


Mathieu : Pourquoi avoir choisi ces Ă©tudes ?

Nikita : J’ai fait mes études secondaires en Russie, sauf ma dernière année que j’ai effectuée en Belgique. En Russie, j’avais choisi la filière physique-mathématique. Je me destinais donc à des études supérieures dans les sciences exactes et plus particulièrement dans un domaine lié aux mathématiques et à la physique. Durant ma rétho, j’ai hésité entre économie-gestion et informatique. Je me suis finalement décidé pendant l'été précédent la rentrée pour cette dernière option car j’ai vu qu’on pouvait y suivre des cours de gestion.

Après mon bachelier, je me suis rendu compte que les aspects informatiques m’avaient le plus plu et j’ai donc poursuivi dans cette voie.

Ce qui m’a aussi poussé vers l’informatique est que je voulais faire des études en sciences mais les plus appliquées possibles. Ce qui correspond bien à cette orientation.

J’avais déjà eu un petit avant-goût de ce milieu par l’intermédiaire de cours de programmation que j'ai suivis à l’école en Russie et de ma famille (ma mère et mon oncle sont tous les deux informaticiens). De plus, déjà tout jeune, mon père (physicien) me montrait comment fonctionnait une lampe, une diode, un condensateur et beaucoup d'autres composants électroniques.


Nikita : Voici un exemple de circuit sur lequel je travaille.



Au sujet de ton travail actuel


Mathieu : Quel est ton emploi actuel ?

Nikita : Je suis actuellement assistant (environ 50% enseignement et 50% recherche) à l’ULB et j’effectue une thèse au département d’informatique. Mon sujet de recherche se situe dans la domaine de la sécurité informatique. Et plus précisément, je m’intéresse à la cryptographie appliquée c'est-à-dire aux implémentation des algorithmes cryptographiques dans les systèmes embarqués (protection contre les attaques par canaux auxiliaires ou « side channel attacks » en anglais). C’est un travail expérimental et effectué en collaboration avec la société Worldline' , anciennement ATOS, qui s’occupe des transactions financières par exemple lorsque nous utilisons une carte de banque pour payer un achat dans un magasin. Je travaille une journée par semaine dans leurs locaux.

Worldline est un des leaders mondiaux dans le domaine des paiements et des services transactionnels


Mathieu : Pourquoi avoir choisi de rester à l'université plutôt que de partir dans le privé ?

Nikita : Il est vrai qu’il est facile de trouver un travail dans le privé en tant qu’informaticien (si nous le voulons, nous pouvons être engagé avant notre sortie de Master) mais je n’y suis pas allé car je voulais travailler dans le domaine de la sécurité et on n'y engage habituellement que des gens avec de l'expérience. C'est pour cette raison que j'ai voulu faire une thèse (pour gagner de l'expérience).

J’ai obtenu un poste d’assistant après avoir tenté d’obtenir une bourse « Doctiris » (bourse de recherche de la région bruxelloise).

Je n'ai pas effectué ma thèse dans le privé pour plusieurs raisons :
  • on n'y a pas toujours le choix de son domaine de recherche.
  • il y a peu de thèses dans mon domaine (les entreprises engagent directement des docteurs). En effet, j’ai dĂ©couvert au cours de confĂ©rences que beaucoup de docteurs en informatique travaillaient en recherche dans le privĂ© mais il est rare de pouvoir y effectuer une thèse.

Il faut donc passer par une université.

Nous sommes environ 15 dans l’équipe avec laquelle je collabore à Worldline. Elle est composée d'ingénieurs et de docteurs en informatique. Sans doctorat, il faudrait que je passe plusieurs années (sauf si je suis très chanceux) dans le privé à me rapprocher de plus en plus de ce domaine pour espérer pouvoir y travailler. Le doctorat devrait me permettre d’y démarrer directement.

La thèse permet également de faire une transition douce entre les études et le monde professionnel.


Mathieu : Que penses-tu faire après ta thèse ?

Nikita : Je ne suis pas encore fixé sur ce point. Je vais peut-être aller travailler pour une société privée. Une autre possibilité serait de lancer ma propre boîte d’informatique car les progrès de ces dernières années ont permis d’incroyablement baisser les coût de fabrication dans certaines branches de l’informatique (grâce à des produits software et hardware opensource qui permettent de se lancer facilement dans le développement informatique, aux imprimantes 3D, …). Il est donc à présent possible pour une petite société de produire du matériel informatique.


Mathieu : Es-tu content de ton choix ?

Nikita : Totalement, en ce qui concerne mes études ! Par contre, je dois avouer qu’il n’est pas toujours évident de jongler avec la recherche et mes tâches d’enseignement.


Mathieu : As-tu un conseil pour quelqu’un qui voudrait faire des études d’informatique ?

Nikita : Il ne faut pas penser que l’informatique, c’est jouer et faire des sites internet. Il y a malheureusement beaucoup d’étudiants en BA1 qui font le lien ordinateur = divertissement = jeu = internet. C’est complètement faux ! Il faut bien réfléchir à son choix : « Ce n’est pas la même chose d'utiliser un ordinateur que de le construire ».

Pour faire l’informatique, il faut avoir un esprit logique car un ordinateur c’est de la logique pure. Il faut savoir que programmer est un art car il faut pouvoir inventer des solutions à des problèmes inconnus.

Pour finir, il faut bien connaître les mathématiques car l’informatique, c’est des maths appliquées, mais des math quand même !


Mathieu : Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions, Nikita !


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Classement

                   Interview rĂ©alisĂ©e par : Mathieu C

                   Mise en page par : Mathieu C

                   DiplĂ´me(s) : Bachelier en informatique, Master en informatique

                   Secteur(s) : Secteur public


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